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Le processus peut aussi être aussi compris comme une suite de diverses tâches à accomplir.

Nous avons choisi la manière de
J. Williams Worden.

LES QUATRE TÂCHES POUR FAIRE SON DEUIL

Dans la littérature, le processus de deuil pour les proches d’un suicidé est décrit en quatre étapes.

COMPRENDRE
LA RÉALITÉ DE LA MORT

Après le choc et la première réaction de ne pas vouloir y croire, il s’agit de prendre conscience de la réalité de la mort.

Lors d’un suicide, il manque souvent l’expérience du caractère irrémédiable et définitif de la disparition.

Les personnes en deuil ont ainsi le sentiment des années durant que la mort n’était qu’un mauvais rêve. Elles n’ont parfois aucune image du défunt car son corps n’a pas été retrouvé ou parce que le suicide était tellement soudain et inattendu qu’il n’a pas pu être assimilé.

 

La suite à donner, après cette forme de décès, est dès lors particulièrement importante. Dans la mesure du possible, il faudrait avoir la possibilité de voir le défunt pour en prendre congé. S’il a disparu, il est conseillé de trouver une forme symbolique pour faire ses adieux. Pour « saisir » la mort, la mort doit être saisissable de manière concrète. C’est déjà assez tragique que la rupture soit incompréhensible et que la question du pourquoi demeure sans réponse.

Il est important de montrer son traumatisme et sa douleur pour s’aider à saisir la réalité de la mort. Les personnes en deuil ont plutôt tendance à se retirer du monde et à croire que personne ne les comprend ou qu’elles sont un fardeau pour leur entourage. Les personnes extérieures prennent de la distance également car, dans leur embarras, elles n’osent pas aborder les personnes touchées. Cette tendance au retrait nuit à la tâche nécessaire de comprendre le suicide comme une réalité.
 

A l’inverse, la consternation exprimée et la compassion facilitent le processus d’adieu et de deuil. Ces gestes d’empathie permettent de supporter et de porter ensemble la réalité de la mort – dans toute sa brutalité.

LA PROFUSION DES SENTIMENTS

La première année de deuil, la personne vit dans un état exceptionnel. C’est durant cette période que s’accomplit la séparation intérieure avec le défunt. Elle éprouve des sentiments comme le désespoir, la tristesse, la peur, la colère, la nostalgie, la culpabilité et la honte.

La culpabilité est un sentiment qui prend une place importante après un suicide. Cela est également lié à des facteurs extérieurs : la première rencontre après l’événement est celle avec la police. Celle-ci doit pouvoir élucider la possibilité d’un meurtre. Les membres de la famille sont interrogés, ils sont considérés comme d’éventuels suspects. Les proches se posent la question de la coresponsabilité, de la faute : n’aurait-il pas été possible d’empêcher la tragédie ? Même pour les personnes extérieures se pose la question du « pourquoi », ils sont curieux de connaître les motifs qui ont conduit à l’acte. Ils pensent que les proches portent certainement une part de responsabilité. Le sentiment de « culpabilité » est très présent après un suicide.
 

La honte fait également partie des sentiments éprouvés. Avoir honte de n’avoir pas pu éviter le drame. Avoir honte qu’il se soit produit dans sa propre famille. Avoir honte de l’aide sollicitée et de la dépendance à celle-ci. Avoir honte des larmes qui n’en finissent pas de couler.

Es ist möglich, dass Sie es alleine nicht schaffen. Dann suchen Sie professionelle Hilfe. Eine erste Ansprechperson kann Ihre Hausärztin / Ihr Hausarzt oder die Seelsorge Ihres Wohnortes sein. Reden Sie über das Ereignis, über Ihre Trauer und Ihre Sorgen, wie es weiter gehen kann.


 

La tristesse appartient également au processus de deuil. Le chagrin de la séparation, la nostalgie du défunt et du quotidien partagé avec lui, le désarroi d’être livré à soi-même et de devoir continuer seul ; le découragement et le désespoir de ne pas savoir comment continuer. Ce n’est pas facile de montrer ses larmes. La perplexité de l’entourage incite de surcroît à les dissimuler. L’isolement renforce à son tour la tristesse.
 

La colère – elle aussi fait partie de chaque processus de deuil – est un sentiment difficile à assumer après un suicide. Comment justifier la colère quand elle se dirige contre une personne qui a mis fin à ses jours ? Selon l’opinion courante, la personne devrait être regrettée. Et pourtant la colère se fait sentir : pourquoi m’as-tu abandonné ? Pourquoi n’y avait-il pas d’autres issues ? Pourquoi ne t’es-tu pas fait aider ? Pourquoi n’as-tu rien dit ?


La peur fait partie des symptômes persistants après un suicide. Après une mort violente, l’impuissance et le caractère éphémère de la vie deviennent douloureusement conscients. La relation était peut-être déjà marquée par la peur avant le suicide : tendance au retrait, agressivité, menaces de suicide. Ou bien le souci de ne pas accabler ses proches avec sa souffrance était trop lourd à porter. Le futur également fait peur : le traumatisme est important, la perte douloureuse, comment vais-je poursuivre seul, qui va me soutenir ?

S’ADAPTER À UN ENVIRONNEMENT OÙ LE DÉFUNT EST ABSENT

Le processus de deuil est le passage d’une vie avec une personne à une vie sans cette personne.

La retraite et la fuite, se distancer de tout ce qui pourrait blesser davantage, sont des réactions normales au traumatisme. En même temps, seuls les autres peuvent nous procurer la protection et la compréhension auxquelles on aspire. Il faut alors alterner entre des phases de retrait et des phases de contact. Le processus de deuil comprend, pour la plupart, de longues et intenses périodes de repli sur soi-même. La famille et les amis ont de la peine à accepter le besoin de s’isoler. Et quand l’effet du choc s’affaiblit et que la réalité du malheur devient progressivement consciente, la plupart des gens ne se sentent pas encore prêts à affronter les répercussions de l’absence du défunt sur leur propre vie. La vie continue d’être vécue comme avant.

Se lancer dans des activités est une étape importante dans le processus de deuil. L’adaptation à une nouvelle situation serait insurmontable sans cette disposition à pouvoir se divertir. Il est conseillé d’attendre patiemment que la sécurité intérieure et extérieure soit suffisamment de retour pour envisager un changement. Cela peut durer deux à trois ans.

Le deuil est consécutif à la perte d’une personne aimée et consiste à s’adapter à la vie sans elle. Le défunt ne manque pas seulement au quotidien mais aussi dans le passé, sur lequel il ne peut plus donner de renseignements et dans le futur, dans lequel il a décidé de ne plus avoir de place. Cette absence est encore plus douloureuse par le fait que cette personne a mis fin volontairement à ses jours. Ce rejet de la relation à l’autre est horriblement douloureux. Il bouleverse la croyance en sa propre valeur et l’importance que l’on peut avoir auprès des autres. Seulement peu de gens sont obligés à se confronter à eux-mêmes de la sorte, à leurs valeurs et à leurs sentiments, au cours de leur vie.

DONNER AU DÉFUNT UNE NOUVELLE PLACE ET SE CONSACRER À SA PROPRE VIE

Lorsqu’une certaine sécurité, intérieure et extérieure, se fait à nouveau sentir, c’est le moment de faire une rétrospective de la relation perdue.

Souvent, les proches du suicidé ne veulent pas se remémorer le passé car il est lié à trop d’horreurs et de douleurs. Ou alors, ils ne se remémorent que de courts épisodes. Suivant les cas, ils ne peuvent penser à rien d’autre qu’au passé.

Et pourtant il est important de se souvenir de l’histoire commune qui comprend bien plus que la mort violente. La cause du décès pousse les proches à réinterpréter leur relation et ils ne croient plus en ce qu’elle était avant l’événement. Or, les circonstances du décès ne représentent qu’une partie de la relation commune partagée, il y avait un avant.

Il faut du temps et de la patience pour percevoir ce que l’être disparu a signifié dans sa propre vie, dans son ressenti. Il faut donner une nouvelle place à celui qui est parti.

 

Les expériences que d’autres personnes ont vécues avec le défunt peuvent être échangées et venir compléter les souvenirs existants.

Cette réminiscence commune peut s’avérer bénéfique et créer des liens.
Un espace stable pour le défunt peut ainsi être progressivement trouvé.
 
Prendre congé est un processus progressif de détachement de ses vieilles représentations, de ses espoirs et de ses rêves. Se détacher est une activité qui engendre le changement car ce qui se détache laisse un vide. Se détacher signifie parler, pleurer, être en colère, se souvenir, imaginer, continuellement. Au cours des années de deuil, il faut sans cesse décider de ce que l’on veut garder et de ce que l’on veut éliminer.
 
La disposition des proches à s’adapter aux nouvelles circonstances de leur vie est déterminante dans le processus de guérison..

VOUS TROUVEZ ICI DES AIDES QUALIFIÉES:

Il est possible que vous n’arriviez pas à surmonter l’épreuve seul et que vous deviez avoir recours à de l’aide qualifiée. Votre médecin de famille ou le service d’assistance de votre paroisse peuvent être vos premiers interlocuteurs. Parlez de l’événement, de votre deuil, de vos soucis et de la suite à donner.

 

143    
La Main Tendue

147  
Aide aux enfants et aux jeunes en situation d’urgence

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